Tout le monde connaît la championne de surf au palmarès impressionnant et que l’on ne présente plus. Aujourd’hui, si le surf reste une passion, Patricia est avant tout une mère et un chef d’entreprise dynamique, au franc parler. Elle nous reçoit chez elle, à Arue, au bord de sa piscine, dans la maison familiale de ses parents qu’elle a transformée selon ses goûts.
Le jardin familial a fait place à la piscine et un petit F2 à étage jouxte désormais le bâtiment principal. Ce petit logement supplémentaire, elle l’a construit quasiment seule, après que l’entrepreneur qui était censé le bâtir ait disparu avec l’argent. “On apprend des mauvaises expériences qu’on a.” Aussi, plutôt que de perdre son temps à se lamenter sur son sort, Patricia a retroussé ses manches et s’est mise au travail. “Il avait fait les murs et la toiture, tout le reste, c’est moi qui l’ai fait. J’ai appris à faire le PVC, le carrelage et le béton cellulaire… J’adore ça, le béton cellulaire, c’est facile à travailler ! Maintenant, quand je vais dans les grandes surfaces de bricolage, on me reconnaît, on me demande ce que je vais encore fabriquer ! En fait, c’est vraiment passionnant !”
Et qu’en est-il de la vie de famille ? Patricia reconnaît que c’est difficile de concilier toutes ses responsabilités. En plus de sa maison, elle assume quasiment seule la responsabilité de ses deux enfants, un garçon de 14 ans et une petite fille de 2 ans. “Je crois que j’ai les deux âges les plus difficiles à gérer, avec un adolescent qui revendique son autonomie mais réclame encore de l’attention, et une petite fille qui a besoin de 100% du temps. Je me lève très tôt le matin pour que tout soit prêt à leur réveil. J’aime passer un peu de temps avec eux avant qu’ils aillent à l’école et à la crèche. Avec eux j’ai appris, la patience, le self-control…”
Et la vie de couple dans tout ça ? “Le père de ma fille m’a dit un jour que je n’ai pas besoin de mec ! C’est difficile à admettre ! Les hommes ont peur de mon indépendance, ils se demandent ce qu’ils peuvent m’apporter de plus. En fait, pour moi, un homme doit être là pour me soutenir et m’épauler en m’encourageant, être fier de ce que je fais. Les hommes sont encore très rétros avec une certaine fierté et un peu machos. Le plus souvent, ils se sentent frustrés d’être avec une femme qui sait faire un “travail d’homme”. Ils se sentent inférieurs au lieu de se sentir fiers…Et le fait que j’ai été quelqu’un de médiatiquement connue n’arrange pas les choses. Du coup, aujourd’hui, j’ai même presque honte de mon statut de championne car cela donne l’impression aux hommes de ne pas être à la hauteur.”Alors, messieurs, à bon entendeur… Un homme sympa, intelligent, posé et qui voit d’un très bon oeil que madame pose le carrelage… Ca doit bien exister, non ?
En plus d’être une femme indépendante et une mère exemplaire, Patricia est aussi un chef d’entreprise. C’est en 2007 qu’elle se lance dans l’importation d’articles divers. Toujours à l’affût des nouveautés, elle s’adapte rapidement à la demande et surfe sur les nouvelles tendances, telles que les jeux pour enfants, les vêtements de sport, les accessoires de téléphonie mobile. Plus récemment, à cause de son animal de compagnie, elle se lance dans les accessoires et produits de soins pour chiens. Elle découvre par la suite les huiles essentielles, en particulier certaines d’entres elles qui sont particulièrement utiles dans le quotidien et qu’elle propose actuellement sur son site. “Il faut savoir se renouveler” dit-elle.
Son entreprise, “Vanaa Import”, est présente sur Facebook.
En 2014, elle décide d’investir dans l’achat d’un appartement sur Papeete et ouvre une patente pour faire de la location saisonnière. “Je cherchais quelque chose de moins prenant et qui pouvait me permettre de gagner de l’argent”. Il lui faudra une bonne année avant que la demande ne décolle. “Il faut sortir du lot en proposant un service de qualité et en offrant des suppléments, comme aller chercher les clients à l’aéroport, leur mettre un vini à disposition. Il faut savoir se démarquer.” Maintenant, son appartement atteint un taux d’occupation de 90% voire 95%.
En 2015, elle se lance dans la location de voitures. “Au début, ça se louait peu, mais petit à petit, les locations ont augmenté. Depuis 2017, je suis obligée de refuser de la clientèle. Du coup, j’ai décidé d’agrandir mon parc de voitures de location. Mon dossier n’attend plus que la signature du Ministre des transports. Je n’ai même pas de voiture pour moi, je roule en scooter !”
Le business, Patricia adore ça ! “Ca m’éclate ! Mais il faut que ça tourne, quoi ! “
Il y a fort à parier que notre amie ne s’arrêtera pas là. “Il y a énormément de potentiel sur Tahiti, mais le système mis en place depuis des dizaines d’années n’a pas vraiment aidé à faire évoluer les mentalités. Les gens attendent trop souvent qu’on les prenne par la main et qu’on les assiste alors qu’il faudrait les guider et les former pour qu’ils deviennent autonomes. Le gouvernement met des choses en place ces derniers temps, mais les démarches administratives sont parfois très compliquées, alors que logiquement, avec notre statut d’autonomie, on pourrait faire plus simple… Mais il faut surtout éduquer les gens sur les vraies valeurs, l’économie, la vente, le service, l’accueil, et le plus important, sur la gestion de leur argent. L’éducation financière est la base de tout, même dans sa vie privée… C’est ce que j’ai appris dans la BMA.”
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Une réflexion sur “Patricia Rossi, une femme d’action !”
Hinanui
Bravo Ecrivain public Tahiti pour ce premier article inspirant.