“Ghost Rider Tuning” indique un petit panneau situé au bord de la route qui longe la mairie de Papara, vers la montagne. C’est là que nous allons rencontrer James et Vaitiare Renvoyé, dans leur atelier, encore en cours d’aménagement.
Le bâtiment est en béton brut de décoffrage et abrite plusieurs ateliers, dont celui de notre ami qui occupe un espace de plus de 100 m². Là, James nous accueille avec son grand sourire, son épouse Vaitiare à ses côtés.
Chef d’entreprise depuis 10 ans, James propose un service de mécanique générale, de carrosserie peinture et importe des pièces détachées en fonction de la demande. En plus, Vaitiare a ouvert sa propre entreprise de lavage de voitures afin de compléter leurs offres.
Passionné de sport mécanique et membre d’une association de tuning, c’est ainsi qu’il en a fait son métier. Mais la mécanique, c’est de famille ! “Mon père était mécanicien, mon grand-père aussi, alors on peut dire que je suis dans le milieu de la mécanique depuis que je suis tout petit !”
Le parcours de James en tant que chef d’entreprise est édifiant ! “J’ai débuté à l’âge de 18 ans en tant que commercial patenté. Avec ce que je gagnais, j’ai petit à petit acheté ce dont j’avais besoin pour pouvoir me lancer dans la mécanique. J’ai pris une patente et j’ai ouvert mon premier garage. Par la suite, j’ai eu des soucis de gestion et j’ai dû fermer mon garage. Ensuite, j’ai travaillé en tant que salarié pendant six mois puis j’ai décidé de me relancer dans un autre garage. Ca commençait à bien tourner mais j’ai fait l’erreur de faire confiance à un client qui avait un gros projet et ça a mal tourné. J’ai dû fermer encore une fois et me remettre sur le marché du travail. Cette épreuve a été particulièrement dure parce qu’elle m’a coûté mon garage et un interdit bancaire de deux ans. »
Faire ce que j’aime
« Il y a 10 ans, quand ma fille est née, ma femme m’a dit de remonter mon garage parce qu’elle en avait assez que je travaille de nuit. Elle voulait que je fasse quelque chose que j’aime. C’est comme ça que je me suis remis en patenté.”
Depuis, les choses ont bien évolué. “Nous sommes installés dans cet atelier depuis 2017. Avant, je faisais du dépannage à domicile. Mais le souci quand on travaille à la maison, c’est que les clients ne respectent pas les horaires. Ils débarquent à des heures tardives. En plus, les voitures s’accumulaient dans le jardin, et comme nous vivions chez les beaux-parents, mon beau-père a fini par me demander de penser à ouvrir mon garage. Finalement, on s’est dit qu’il était temps de penser à s’installer dans un atelier.” Pour Vaitiare, c’est important : “Le fait d’avoir un atelier est primordial pour l’image qu’on donne de notre entreprise, ça fait plus professionnel. Cela permet aussi de mettre des limites entre le côté professionnel et la vie privée.”
Vaitiare a été amenée à travailler avec son mari depuis 2017, après avoir obtenu son BTS d’assistante de gestion de PMI/PME en 2014. “Je ne trouvais pas de travail alors mon mari m’a proposé de travailler avec lui. Ici, je m’occupe un peu de tout : la gestion administrative de la boîte, un peu de production aussi, notamment sur la carrosserie. La mécanique, pas encore, parce que je ne sais pas faire, mais je me forme petit à petit !” nous dit-elle en riant.
Travailler en couple n’est pas donné à tout le monde… Comment ça se passe entre vous deux ? “En fait, il faut faire la part des choses entre le travail et la maison. Il arrive que je râle quand elle fait une erreur de facturation, parce que ça me met mal à l’aise vis-à-vis de la clientèle, nous dit James. C’est normal, c’est le patron, répond Vaitiare, mais ça se passe bien. C’est une question d’entente.”
Sa clientèle vient d’un peu partout sur l’île de Tahiti. “J’ai travaillé huit ans à domicile, ce qui fait que j’ai déjà une base de clientèle assez large et depuis mon installation, je touche un peu plus la clientèle de Papara, je commence à être connu dans la zone. J’utilise aussi Facebook pour me faire connaître et ça fonctionne bien. Pour 2019, on pense faire des annonces à la radio et relancer notre publicité dans la brochure du BIG-CE.”
James et Vaitiare ont un projet en tête. Ils souhaitent transformer leur garage en un Centre de l’Auto où le client trouvera tout ce dont il a besoin pour sa voiture, du lavage de voiture à la pièce détachée en passant par la voiture neuve ou d’occasion. “Nous avons déposé un dossier très récemment à la banque pour le réaménagement et l’équipement du lieu. Comme vous voyez, c’est encore assez vide. Nous voulons d’abord nous occuper de cette partie de notre entreprise, ensuite nous nous occuperons de la développer.”
James a intégré la Business Maker Academy après la session “Money Maker” de mai 2018. “En fait, étant donné que je suis patenté depuis plusieurs années, j’ai déjà une large expérience dans le domaine. Du coup, on va dire que ce que nous apprenons à la BMA est comme une remise à niveau. La BMA me cadre un peu.”
Avant de nous quitter, James a tenu à partager quelques conseils avec les futurs entrepreneurs de la Business Maker Academy : “Avant toute chose, il faut savoir si on veut le faire ou pas, parce que si tu ne sais pas où tu vas, la vie d’entrepreneur est difficile. Quand je me suis lancé, je n’avais pas d’encadrement comme on a actuellement avec la BMA. Les nouveaux BMA ont de la chance parce qu’ils sont encadrés de chefs d’entreprises. Le conseil que je donne est de s’entourer de ces chefs d’entreprise et d’apprendre de leurs erreurs. J’ai fait beaucoup d’erreurs dans ma vie d’entrepreneur et ça m’a coûté très cher. Un autre conseil est de ne pas faire confiance à n’importe qui. Si vous vous lancez sur un gros projet, faites-le de manière à avoir la maîtrise de l’aspect financier. Faites signer les devis et mettre l’argent sur votre compte AVANT de lancer les commandes de matériel et tout ça. Mais surtout, et c’est mon conseil le plus important : IL NE FAUT RIEN LÂCHER ! Je me suis planté deux fois, et deux fois je me suis relevé. Alors, ne lâchez jamais rien !”
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