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    • Jean-Pierre Raihauti, un coursier pour vous servir !

      Publié à 18:25 par Ecrivain Public Tahiti, le août 15, 2019

      Jean-Pierre Raihauti, connu sous le surnom de JP, est coursier. Il a créé son entreprise en janvier 2000.

      En janvier 2000, JP Raihauti crée son entreprise à la suite d’un constat : “Ma famille me sollicitait souvent pour aller faire quelques courses. J’ai vu qu’il y avait un besoin dans ce domaine. Je travaillais déjà pour une entreprise privée de coursiers où j’étais salarié à mi-temps. Il y avait un potentiel énorme et cette idée de créer ma propre entreprise me traversait l’esprit constamment .” C’était un challenge, mais JP s’est retroussé les manches et s’est lancé car il savait qu’il y avait tout un pan de ce secteur qui n’était pas exploité. “J’ai exploité le créneau comme les envois dans les îles par bateaux et avions pour les clients des autres archipels (Australes, Marquises, Gambier, Tuamotus, Iles sous le vent) ayant des besoins en denrées alimentaires et autres. Le créneau des week-ends aussi était exploitable comme les courses du marché le dimanche.”

      A l’époque, il n’y avait pas énormément de sociétés dans le domaine du service de courses. Depuis, plus d’une dizaine de sociétés se sont montées. C’est donc un domaine qui s’est bien développé et qui nécessite de l’innovation.

      “Il faut apporter plus que ce que le client demande. Mon slogan est “Pour vous servir”. Je me mets vraiment au service de ma clientèle. Par exemple, lorsque je fais des courses pour une personne âgée, je vais jusqu’à ranger sa commande dans ses réfrigérateur et garde-manger ! Je ne me contente pas de déposer les provisions sur la table. C’est une manière d’apporter une valeur ajoutée à mon service et un sourire à mes clients.”

      La conséquence est que Jean-Pierre reçoit beaucoup de messages reconnaissants sur sa page professionnelle dans son réseau social préféré. “Certains messages me touchent beaucoup, comme “Jean-Pierre, merci à Viti Viti Coursier d’exister.” La publicité se fait surtout de bouche à oreille.”

      Pour Jean-Pierre, la réputation d’une société de service est difficile à établir. “Ce n’est pas évident d’instaurer la confiance. On est dans de la prestation de service. Si tu fais du bon travail, ça se sait très vite, les gens en parlent sur les réseaux sociaux. Mais si tu fais du mauvais travail, ça se sait deux fois plus vite. Et là, tu es grillé.”

      Jean-Pierre, cependant, préfère travailler en partenariat avec les autres sociétés de coursiers qu’il connaît. “Je n’ai pas pour habitude de dénigrer les collègues. Je préfère travailler avec les autres. J’ai deux partenaires, un sur Moorea et un autre à Tahiti. Quand je suis surchargé de travail, je fais appel à eux et vice-versa. C’est un contrat de confiance et de respect. On sait que chacun a de l’expérience et de la compétence. Ce sont des valeurs morales, professionnelles et humaines.”

      Pour sa part, JP défend des valeurs personnelles fortes telles que le respect de soi-même et des autres. “Je reste fidèle à moi-même. J’ai des clients ponctuels et contractuels. Et il y a les cas d’urgence. Je ne cherche pas à répondre à toutes les demandes si je sais que je ne peux pas le faire. Dans ce cas-là, je partage. C’est aussi une valeur importante pour moi. Cela me permet d’éviter le stress, de soutenir mon réseau professionnel et de répondre favorablement à la clientèle.”

      Le respect se montre également par la présentation de soi. “Etre présentable, agréable, à l’écoute et savoir rassurer le client, c’est important. L’image de la société passe par l’image de la personne, la présentation, la tenue vestimentaire.”

      Un autre point qui est important pour JP est d’apporter un suivi à distance, via Messenger. “Nous prenons en photo et diffusons tout le parcours du colis d’un client. Nous le tenons informé de tout ce que nous faisons.”

      Avec les nouvelles technologies, JP n’hésite pas à utiliser la vidéo pour communiquer avec les clients des îles. “Grâce à Internet, les distances sont réduites. Par exemple, je vais chercher une commande pour un client des Marquises. Dans le magasin, je me mets en communication vidéo avec lui et il peut voir tous les choix, les prix et décider lui-même de ce qui lui convient. C’est magnifique !”

      Pour JP, son activité est sa passion. “Ma passion me conduit à ma mission : apporter du bien-être à l’autre. Un client satisfait fait mon bonheur et celui de mon entreprise.”

      JP et le chevalet V V C 22

      Des courses inédites

      Par curiosité, nous avons demandé à JP s’il lui arrivait d’avoir à répondre à des demandes particulièrement inédites.

      “Un jour, une commerçante de Huahine m’a demandé de lui trouver, à la veille de la Saint-Valentin, trente fleurs avec des petits nounours. Il y avait une forte demande. Elle avait tenté d’en obtenir mais sans succès et avait donc pensé à moi. J’ai pu lui trouver ses trente fleurs que j’ai négociées à bon prix, les lui envoyer et elle les a reçues dans les temps. Elle a publié sur ma page et m’a laissé un très bon commentaire car le jour J elle a tout vendu. Elle disait : “Je vois que derrière votre prestation de coursiers, il y a aussi ce côté négociateur.””

      Une autre commande dont JP se souvient : “C’était un soir, pour un anniversaire. J’ai dû livrer un cadeau d’une épouse à son mari acheté à Carrefour Arue. Celui-ci a été très étonné que sa femme ait pu obtenir que nous fassions une livraison de nuit !”

      Car Viti Viti Coursier travaille aussi la nuit ! “Généralement, les clients nous préviennent à l’avance des commandes de nuit.”

      JP aime particulièrement livrer les cadeaux-surprises. “Cela met du baume au coeur et le sourire aux lèvres de celui ou celle qui le reçoit, surtout quand c’est un magnifique bouquet de fleurs.”

      Il y aussi les commandes compliquées mais très instructives. “J’ai eu un jour à envoyer un chat par avion sur Bora-Bora. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il fallait préparer l’animal en lui donnant des comprimés contre le stress pour l’empêcher de faire ses besoins et d’être malade pendant le transport. Evidemment, c’est ce qui s’est produit dans la voiture et du coup, je n’ai pas pu mettre le chat dans l’avion !” Depuis, JP sait ce qu’il faut faire.

      Même les encombrants

      Rien n’arrête Viti Viti Coursier. “Il m’est arrivé quelquefois de devoir enlever des encombrants. Quand c’est le cas, j’emprunte un camion-plateau. Mais je ne le fais que pour quelques communes qui disposent d’un endroit pour les stocker.”

      Des hauts et des bas

      JP, depuis qu’il a commencé, a expérimenté des périodes fastes comme des plus difficiles.

      En 2010, il est victime d’un grave accident de la route en scooter (éboulement sur la RDO) après lequel, pendant deux ans, il doit faire face à une longue rééducation. Durant cette période, son entreprise tourne au ralenti, par délégation. “Je n’ai pas baissé les bras. J’ai fait toute ma rééducation et je me suis remis au travail dès que j’ai pu. Par contre, j’ai arrêté de faire des courses en deux-roues et j’ai pris une voiture.”

      Avant cela, JP a rencontré d’autres difficultés. “Il y a eu des périodes de crise où certains clients ont mis la clé sous la porte. Cela se ressent sur le chiffre d’affaire. Grâce à ça, j’ai compris qu’il ne faut pas rester sur ses acquis. Il faut toujours chercher de nouveaux contrats, car quand on perd un bon client, cela impacte non seulement le chiffre d’affaire mais également le moral. En ce qui me concerne, je me remets tout le temps en question, je cherche toujours à améliorer mon service. C’est cette passion pour mon activité qui m’a permis de me relancer dans les moments délicats.”

      Aujourd’hui, l’entreprise de JP est stable mais il ne s’en contente pas. “J’ai de nouveaux objectifs, notamment de développer les îles. Beaucoup d’îles ne connaissent pas notre existence. Ce sont des niches à exploiter. Il faut se faire connaître, augmenter notre visibilité.”

      Pour cela, JP a suivi des formations en management à la CCISM et avec des formateurs privés comme Jean-Paul Tuaiva, Steeve Hamblin, Vaiana Tama ou encore Richard Tuheiava.

      “Ces formations m’ont permis de revoir ma stratégie commerciale. Je vais à la rencontre des femmes et des hommes d’affaire pour discuter. J’ai vu leur parcours et leur détermination. Ils ont un objectif et s’y tiennent. Je prends exemple sur eux. Se fixer un objectif, se rappeler pourquoi on s’y tient.”

      Ces personnes lui ont donné comme conseil d’avoir une ligne de conduite, de la discipline. “La réussite passe par la discipline, une ligne de conduite et des valeurs. Ce sont des règles d’or qu’il faut respecter. Si tu les enfreins, c’est toi-même que tu sabotes.”

      En faisant une comparaison entre ses débuts et maintenant, JP se rend compte de l’évolution qu’il a vécue : “Au début, je me suis lancé un challenge. J’avais envie de le faire et c’était une façon de se dépasser et de se rendre compte que j’étais capable de faire quelque chose de bien pour moi et les autres. Mais c’était une aventure où j’étais seul. Toutes les personnes que j’ai côtoyées depuis, ces rencontres, ces formations m’ont donné une boussole. Elles m’ont guidé. Elles m’ont accompagné et m’ont évité de tomber dans les pièges du business. Elles m’ont permis aussi de surmonter ma peur. Il y a des choses que je fais aujourd’hui que je n’aurais pas pu faire il y a vingt ans. J’ai compris que l’ignorance est un handicap mental qui mène à la peur et à la paralysie. Celui qui surmonte sa peur et qui se lance quand même, gagne de la confiance en soi. J’ai appris des choses, j’ai pris de l’assurance.”

      Cette confiance en soi, JP l’utilise pour mieux se faire connaître au travers des médias. “L’an dernier, je suis passé sur Radio Tefana pour une interview. Cette diffusion m’a permis d’avoir de nouveaux clients dans les îles.” Il attend une future interview de Polynésie la 1ère. “Je suis dans cette optique de me faire connaître au maximum, par les médias ou par de simples flyers disposés chez mes clients, car c’est ce qu’il faut faire si on ne veut pas être oublié.”

      “J’ai débuté avec de la motivation. Mais cela n’est pas suffisant. Une bonne gestion de ton entreprise est une des clés de la réussite. Se remettre en question, se former, apprendre sont les oxygènes également de ton BUSINESS. Quand on me demande aujourd’hui : “Qu’est-ce qui t’a permis, Jean-Pierre, de résister et de tenir bon ?” Je réponds :

      “Pour durer et s’accrocher, il faut ajouter deux carburants à ta motivation de départ  : la FOI et la PASSION, sinon c’est l’abandon qui t’attend au tournant.””

      Pratique :

      FB : Viti Viti Coursier

      Email : vitiviticoursier@gmail.com

      Tel : 87 78 43 51

      Texte : Meria Orbeck / Photos : JP Raihauti / Août 2019

      Posté dans Portraits | 0 Commentaire | Tagué business, entreprise, foi, motivation, passion, service, viti viti coursier
    • Sauvée par sa passion pour le ‘ori tahiti

      Publié à 18:00 par Ecrivain Public Tahiti, le mars 14, 2019

      Aujourd’hui, nous allons à la rencontre d’une jeune femme exceptionnelle, qui fait parler d’elle et du ‘ori tahiti (la danse traditionnelle tahitienne). Il s’agit de Tumata Vairaaroa. Elle nous raconte son parcours et ce qui la motive maintenant à partager sa passion.

      Tumata Vairaaroa est une danseuse émérite de ‘ori tahiti. Elle évolue au sein de la troupe ‘O Tahiti E, a obtenu le troisième prix de la meilleure danseuse au Heiva i Tahiti 2012, alors qu’elle n’était dans cet ensemble que depuis trois ans, et bien d’autres prix encore depuis cette date. C’est sa grande passion et sa grande fierté. Aujourd’hui, ses vidéos et tutos sont parmi les plus vus sur les réseaux sociaux.

      “Je veux danser !”

      Son envie de danser est née dans son enfance, en voyant les groupes de danse au Heiva. “Tous les ans, je demandais à ma maman de m’inscrire dans une école de danse, mais elle refusait à chaque fois en disant que mon papa ne voulait pas. Ma mère aussi aime danser mais elle n’a jamais pu le faire.”

      En effet, Tumata se heurte à son père dès qu’il s’agit de faire de la danse. “Mon père refusait que je fasse du ‘ori tahiti parce qu’il avait peur que je perde mon paréo devant les spectateurs, il ne voulait pas que je montre mon corps et ce qu’il voulait surtout c’était que je me concentre sur mes études.”

      Malgré tout, la jeune fille qu’elle était alors n’abandonne pas son rêve : “Quand j’ai eu seize ans, j’ai pris la décision d’entrer dans une école de danse traditionnelle. Ma mère le savait, elle m’emmenait à mes cours de danse, m’achetait mes couronnes, mes tenues, tout ça sans que mon père le sache !” Celui-ci finira par avoir vent de l’incartade de sa fille et ce sera le début d’une bataille de longue haleine. “Mon père s’est vraiment fâché et nous avons même dû quitter la maison pendant un petit moment. Pendant très longtemps, il a refusé de me soutenir, de venir me voir danser.”

      Le travail, la galère

      En parallèle, la jeune femme suit un cursus scolaire classique. Après son bac, elle obtient une licence d’économie et de gestion. Elle se projette sur une carrière dans l’enseignement. “J’ai toujours voulu enseigner. Je voulais devenir professeure des écoles.” Pourtant, après deux ans passés en tant que professeure-stagiaire, Tumata décide d’enseigner aux plus grands en devenant professeure d’économie et de gestion. Elle décroche son master 1 en management dans cet objectif. Cependant, la naissance de son enfant l’oblige à trouver rapidement un emploi. Elle doit abandonner son rêve… Ainsi, pendant quelques années, elle occupera différents postes au sein de sociétés locales, passant de CDD en CDI.

      En 2017, elle doit faire face à de grandes difficultés : “J’ai été licenciée de mon emploi de formatrice, ma vie de couple était devenue un enfer, mon image était bafouée. Tout allait si mal que j’ai même tenté d’en finir.” Cet acte surprend ses proches : “Mes parents n’avaient rien vu de ma situation parce que je gardais tout pour moi, je ne laissais rien voir de ce que je vivais. C’est seulement une fois que je me suis retrouvée hospitalisée qu’ils ont vu que ça allait mal.” Heureusement pour elle, ses parents sont là. Ils prennent soin d’elle et de son enfant.

      “Après, je suis restée quatre mois enfermée dans ma chambre, en pleine déprime. Je ne voulais plus sortir parce que je ne voulais pas rencontrer les gens et avoir à raconter toute mon histoire. En fait, je ne sortais que pour aller aux répétitions de danse. Et même là, je rentrais vite chez moi !” Depuis, son père ne se soucie plus d’autre chose que du bien-être de sa fille.

      Des séminaires pour s’en sortir

      Dès lors, Tumata passe le plus clair de son temps sur les réseaux sociaux. Elle voit que Steeve Hamblin, dont elle a entendu parler par un ami, organise un nouveau séminaire. “Je voulais absolument y participer parce qu’il fallait que je sorte de là !” Accompagnée de son frère, elle participe à une session premium “ Ultimate Money Maker” en novembre 2017. Sa décision est prise, elle s’inscrit. “Je n’avais plus de travail, je n’avais pas d’argent, pas de carte bleue, mais je me suis dit que j’allais trouver l’argent !” Tumata n’est pas encore sortie de sa dépression mais elle commence à en voir le bout. Arrive le premier séminaire de formation. “C’était le séminaire Compta+. J’avais peur d’y aller, j’avais presque envie d’y assister à distance ! Mais mon frère m’a secouée et obligée à me lever. Finalement, ça s’est très bien passé. J’étais dans mon élément en comptabilité et j’ai même pris le micro !”

      A partir de là, Tumata se reprend en main. Les paroles de Steeve la font réagir et elle se tourne à nouveau vers l’extérieur. “Je me suis mise à la recherche d’un emploi, j’ai passé quelques entretiens mais rien ne me convenait. Alors j’ai fait ce que Steeve avait dit au séminaire, j’ai fait la liste des choses que j’aimais faire. Et là, quand j’ai relu ce que j’avais écrit, j’ai vu que tout était en rapport avec la danse, et rien avec la comptabilité ou avec la gestion !”

      A la recherche de son “Why”

      Cette prise de conscience mène la jeune femme à réaliser dans quel domaine elle doit désormais concentrer ses efforts. Le ‘ori tahiti est, depuis longtemps, ce qui la maintient en forme et surtout, ce qui lui a permis de surmonter les difficultés de la vie.

      Alors elle réfléchit. “Je ne voulais pas ouvrir d’école de danse, je ne m’en sentais pas capable. Au séminaire BMA, j’ai appris qu’il faut répondre à une problématique. Je me suis donc posée la question de savoir ce dont les gens pouvaient avoir besoin dans la danse. J’ai noté tout ça, tout ce que je savais faire, le stylo est devenu vital (rires). Sur mon Facebook,  j’ai relevé tous les posts qui avaient le plus de like et j’ai vu que mes partages sur la danse étaient bien appréciés. J’ai fait le tour de pas mal de groupes de danse qui participaient au Heiva i Tahiti 2018. J’accompagnais des copines pour les aider à faire leurs costumes. C’est là que j’ai vu les difficultés rencontrées par les danseurs et danseuses. Ils ne savent pas comment réaliser les bases de leurs costumes. Là où moi je passe deux heures, eux peuvent passer quatre heures et pour certains, des heures à ne plus compter et sans dormir !” Ce constat désole Tumata. Consciente de ne pouvoir aider tout le monde, elle a alors l’idée de réaliser des tutoriels en vidéo sur la fabrication des éléments d’un costume. “Je suis passée par là, je sais ce que c’est de passer deux jours sans dormir. Si j’avais eu des tutos pour me montrer les techniques, j’aurais pu me reposer avant les spectacles.” Tumata se lance. Elle fait ses propres vidéos, toute seule, sans vraiment d’expérience dans le domaine. Dès le départ, c’est un succès grandissant. On en vient même à lui conseiller de ne pas donner autant. “Je veux donner. La contribution est une de mes valeurs, avec le partage. Pour moi, c’est important d’aider les autres.”

      Puis, grâce au séminaire “Train me”, elle découvre le montage-vidéo, qui rend ses tutos encore plus attrayants. “Mes vidéos ont atteint 10 000 vues et plus encore !”. Mais celle qui va la propulser est la fameuse vidéo en “slow-motion” où elle danse et qui atteindra le million de vues sur la toile ! “C’était juste pour le fun mais ça m’a donné à réfléchir…”

      Une page Facebook

      Du coup, Tumata a ouvert sa page facebook “Tumata Vairaaroa – Elite tahitian dancer & culture” où elle a regroupé toutes ses publications. Ses vidéos et tutos sont de plus en plus appréciés, commentés et partagés. Le sourire et la joie de vivre de la jeune femme, sa gentillesse et sa beauté et bien sûr, la magnificence de ses costumes végétaux dans l’écrin polynésien, sont indéniablement les ingrédients du secret de cette belle réussite… “Ce que j’aime, c’est que maintenant, mon image est associée à la danse polynésienne. Les gens ont oublié l’ancienne Tumata, celle qui avait un bon poste avec un bon salaire. Mon passé ne me fait plus souffrir, je peux en parler.”

      Les projets à venir

      “J’ai toujours gardé cette envie d’enseigner, de former les autres personnes. Ce que j’aimerais, c’est de proposer des cours de danse en ligne, qui seront payants. Je vise surtout les danseurs à l’étranger, pour les inciter à venir sur Tahiti. L’inscription donnera accès à mes vidéos de formation et en bonus, il y aura tous mes tutos à disposition sur le site. ”  

      Ce qui lui tient particulièrement à coeur, c’est de faire en sorte de transmettre ce qu’elle ressent dans la danse polynésienne. “Une fois, j’ai vu une vidéo d’une danseuse locale. La musique qui accompagnait sa danse était triste, les paroles racontait un événement très malheureux. Pourtant, la danseuse était toute souriante ! Cela m’a choquée mais surtout m’a montré qu’il est important de comprendre le texte sur lequel on danse !” Elle a donc décidé d’intégrer à son site une partie consacrée aux textes des chants et à leur traduction en langue étrangère. En plus, elle compte donner la chance aux jeunes compositeurs locaux de l’accompagner dans ses vidéos. “J’aurais l’exclusivité des compositions et eux bénéficieront de mon travail pour se faire connaître localement et à l’international.”

      Son projet ne s’arrête pas là car Tumata a bien d’autres idées en tête. Mais nous vous en laissons la surprise…

      Le message de Tumata

      “J’aime bien dire ceci :

      Que votre passion devienne vos actions de demain.

      Ce que je veux dire, c’est qu’il est important de savoir qui on est vraiment, d’aller à la découverte de ce que l’on aime, de ce qui nous passionne. Réfléchir sur soi-même et aller à la rencontre de soi-même, en fait. Et après, transmettre sa passion parce que ça peut aider les autres. Je crois que si tout le monde fait ça dans la vie, il y aura plein de solutions !”

      Texte : Meria Orbeck / Photo : Tumata Vairaaroa

       

      Posté dans Entrepreneurs de la BMA | 1 commentaire | Tagué 'ori tahiti, émotion, business, contribution, danse traditionnelle, partage, passion
    • Mihia Degage, créatrice de mode

      Publié à 18:00 par Ecrivain Public Tahiti, le mars 4, 2019

      Aujourd’hui, votre écrivaine publique préférée vous emmène à la rencontre d’une jeune femme extraordinaire, dont la créativité a trouvé à s’exprimer au travers de la conception de vêtements. C’est dans son appartement, en toute intimité et simplicité, qu’elle nous reçoit pour nous conter son histoire et partager sa passion du stylisme.

      Depuis 2015, Mihia Degage, jeune mère de famille de 30 ans, crée des vêtements pour la marque Natuara’i. D’abord conçue pour les hommes, sa gamme de vêtements a évolué vers une offre pour les enfants et depuis peu, pour les femmes.

      Une passion née dans l’enfance

      “J’étais petite quand j’ai commencé à dessiner des vêtements. Je dessinais tout le temps, surtout des robes, nous confie-t-elle. Dans ma famille, personne ne fait de la couture. J’ai appris toute seule. Au début, j’ai confectionné des vêtements pour mes poupées Barbie. Je leur ai fait de superbes robes ! Au lycée, j’ai continué à dessiner, même en cours ! Nous avions une couturière, et quelquefois elle produisait mes modèles.”

      Un parcours inattendu

      En parallèle, Mihia est aussi enseignante en école élémentaire. “J’ai eu mon bac à 17 ans et j’ai pris une année sabbatique pour décider de ce que je ferais après. Je voulais faire une école d’art en France, mais ça n’était pas possible pour ma famille. Alors j’ai fait quelques petits boulots. Ensuite, mes parents m’ont inscrite à différents concours administratifs parce qu’ils s’inquiétaient pour mon avenir. J’ai finalement opté pour l’enseignement, en espérant pouvoir quitter rapidement cet emploi ! Mais j’y suis depuis onze ans…”

      Après ses années de formation à l’Ecole Normale, elle est mutée aux Iles Marquises, pendant un an. “ J’étais dans une vallée reculée, à deux heures de tout, sans réseau internet ni téléphone. Je m’étais acheté une petite machine à coudre, du tissu et j’ai commencé à me faire mes propres robes. Sans patron, sans rien. Tant que ça m’allait et que c’était joli, c’était parfait.”

      De retour à Tahiti après trois années d’enseignement dans les îles, Mihia continue de coudre. Cependant, si elle apprend de ses erreurs, son expérience reste assez limitée car elle se rend bien compte qu’elle a besoin de se former sur le patronage et sur les finitions. “Je ne savais coudre que pour moi, je ne savais pas le faire pour d’autres et les finitions n’étaient pas belles. J’ai donc suivi des formations.” Après ça, ses confections se sont nettement améliorées.

      Par la suite, elle se met à coudre des chemises pour son compagnon et pour leur petit garçon. Les retours qu’elle reçoit de son entourage sont satisfaisants. On l’encourage petit à petit à en confectionner pour les autres. “C’est comme ça que tout a commencé. Ensuite, avec mon compagnon, nous avons décidé de prendre une patente et de lancer notre marque, Natuara’i, du nom de notre fils.”

      Une gamme résolument polynésienne

      Originaire des îles Australes par sa mère, Mihia a choisi de mettre en valeur la nature polynésienne au travers de ses créations, où les tissus floraux s’harmonisent merveilleusement avec les tons unis. Le logo de Natuara’i reprend d’ailleurs le “penu” très typique de ces îles du Sud polynésien. Elle tient également à ce que les produits soient “Made in Fenua” : “Mes créations sont réalisées entièrement à Tahiti. Nous faisons appel à une couturière patentée pour la confection et je m’occupe des finitions. Les vêtements sont exposés en dépôt-vente dans la boutique Kaly and Joy, un concept store qui réunit plusieurs créateurs polynésiens. Il se situe au Vaima.”

      Des produits de qualité

      Les tissus entrant dans la composition des oeuvres de Mihia proviennent de ses différents voyages. De la crêpe à la guipure, tout est source d’inspiration. “Ce qui démarque mes produits est la qualité du tissu et des finitions. J’utilise du chambray, de la crêpe, du lin, du coton et les finitions sont belles. J’ai introduit les boutons-pression, ce qui facilite l’habillement et donne des finitions plus jolies. Et ça évite la perte des boutons! Ensuite, il y a la coupe des chemises. Elle est sans pince. Pour les femmes, les robes épousent le corps.”

      Mihia ne conçoit pas que du prêt-à-porter. “Je réalise des vêtements à la commande selon mes propres modèles et je peux apporter des retouches sur mes vêtements vendus en prêt-à-porter. Par contre, je refuse de réaliser des vêtements que je n’ai pas créés ou d’utiliser des tissus autres que les miens.”

      Des projets plein la tête

      L’entreprise Natuara’i Création est actuellement en pleine évolution, tant sur le plan administratif que commercial. “Nous sommes en train de finaliser le nouveau montage juridique en SARL.”

      Une fois que les modifications nécessaires auront été apportées, Mihia se concentrera sur le développement de sa société. “En ce moment, je suis en train de négocier des contrats d’importance avec des grandes sociétés locales. Ensuite, je vais développer encore un peu plus la gamme féminine avec des défilés prévus tout au long de l’année. Il y aura la participation à la “Fashion Week” en juin et notre propre défilé, prévu en octobre, pour les quatre ans de la marque. Pour les hommes, nous publierons un calendrier qui mettra les chemises à l’honneur.  Le but ultime est d’arriver à exporter nos collections à l’international.”

      Pour réussir à gérer son temps, Mihia a dû apprendre à s’organiser. Elle a mis à profit les enseignements reçus à la Business Maker Academy. Je vous invite à lire l’article qui lui est consacré sur le site de Steeve Hamblin.

      En quête de liberté

      Si son emploi actuel lui plaît, Mihia compte néanmoins sur la possibilité de se consacrer de plus en plus, et pourquoi pas, de vivre entièrement de sa passion pour la création de vêtements. Pourtant, cette décision est loin de faire l’unanimité de ses proches, pour qui la sécurité de l’emploi semble primer sur l’épanouissement personnel de la jeune femme.

      “Cela fait trois ans maintenant que je pense sérieusement à quitter mon emploi. Mais trois ans qu’on me freine. Alors j’en parle moins et je laisse faire les choses.” L’essor de sa société lui permettra d’atteindre son rêve : “Le temps est ce qu’il y a de plus précieux et l’une des raisons pour lesquelles je veux développer mon entreprise, c’est parce que je veux avoir plus de temps à consacrer à mon petit garçon, je veux le voir grandir et être disponible pour l’accompagner.”

      Il faut oser se lancer et vivre de sa passion, oser sauter le pas. (Mihia Degage)

      Posté dans Entrepreneurs de la BMA | 0 Commentaire | Tagué business, création, entreprise, passion, stylisme
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